19 mars 2012

Christina Goh - N'OUBLIE PAS -





De la rue du faubourg Saint Antoine à Paris aux rives de la lagune Ebrié d’Abidjan, des plages de sable noir de Martinique jusqu’aux rives du Cher, Christina Goh revient de loin.

Son dernier single « N’oublie pas » en est la preuve : sans fioritures, sans complexes. Elle a décidé d’assumer son style unique.

La tentation était pourtant grande de chanter dans des genres musicaux plus conventionnels. Et bien non. Cette voix sera au service du texte et… d’un djembé, instrument phare de ses shows. Quand la guitare électrique, le piano ou le saxophone s’en mêlent, le résultat est surprenant et nous laisse délicieusement troublés.

Etrange aussi, ce parcours en dents de scie : diplômée en journalisme et en psychologie dans le sud de la France , cette salariée démissionne de son poste en Côte d’Ivoire pour s’improviser chanteuse de rue à Abidjan, faute de trouver une place dans un groupe… Une maison de production qui brûle après la signature du contrat de licence de sa première autoproduction et un rapatriement sur la Martinique en pleine crise ivoirienne de 2004…

De l’aide sociale, aux jobs de pigiste en passant par les concerts dans les bars restaurants jusqu'aux scènes de festivals, celle qui se définit comme "une francophone du monde" semble avoir tiré le meilleur de ces expériences douces amères : la prénomination au prix Sacem Martinique en 2011 dans les catégories meilleur interprète et modern jazz, la désignation d’icône africaine par le blog et magazine sud-africain Tropics magazine la même année atteste de son dévouement à l’art, uniquement à l’art. Et ses écrits poétiques nous déroutent encore avec son optimisme feutré mais bien présent : sa dernière publication ne s’intitule t’elle pas « Fort, utile et beau » ?

L’international Plaza Mayor Company, Ltd. ne s’est pas trompé en choisissant d’éditer l’oeuvre musicale « N’oublie pas ». Au carrefour de l’afro, du blues et de la chanson française, la voix troublante de Christina Goh ne s’oubliera pas.




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