2 févr. 2012

Bientôt un album Rumba de Mabanckou avec Souleymane Diamanka


L'écrivain congolais Alain Mabanckou a annoncé la sortie, le 5 mars prochain, d'un album de rumba produit par ses soins avec la participation de musiciens congolais et du slameur franco- sénégalais Souleymane Diamanka.
 
Intitulé "Black Bazar", cet album de 10 titres s'inspire du roman éponyme publié en 2009 par Mabanckou. Il sortira chez Lusafrica et sera distribué par Sony Music, a précisé récemment sur RFI le Prix Renaudot 2006 pour "Mémoire de porc-épic". Il a dit, au cours de l'émission "Culture vive", qu'il pensait à Oxumopuccino ou Souleymane Diamanka pour l'interprétation des textes de l'album, avant d'opter finalement pour le second, "qui a une très belle diction, une très belle voix". Mabanckou a ensuite réuni des musiciens congolais de Brazzaville et de Kinshasa pour la réalisation de cet album de 10 titres qui sortira le 5 mars chez Lusafrica, en distribution chez Sony Music."C'est le retour à la rumba d'enfance, parce que ce disque a été fait dans les conditions du live. Je ne voulais pas qu'on mette des machines, qu'on mette une programmation", a-t-il expliqué.
 
Selon lui, ce disque a été fait "comme à l'époque ancienne de la rumba où les musiciens n'avaient pour instrument que leur voix ou la musique (...). C'est pour cela qu'il n'y a pas de saturation et qu'il il y a un certain rythme qui fait que "j'espère que cet album nous réconciliera" avec ce style de musique."C'est une envie qui date de longtemps. Je joue un peu de la guitare. J'aurais voulu être musicien mais comme je ne suis pas très doué j'ai écris les chansons je les ai fait jouer par d'autres", a indiqué l'écrivain qui vient de publier (début janvier) chez Fayard "Le Sanglot de l'homme noir".
 
Alain Mabanckou, 46 ans, a publié en 1998 de son premier roman "Bleu-Blanc-Rouge" qui lui vaut le Grand Prix Littéraire de l'Afrique noire. Il a ensuite publié "Verre cassé", puis Mémoires de porc-épic qui lui vaut en 2006 l'obtention du Prix Renaudot. Il enseigna la littérature francophone à Ann Arbor pendant trois ans avant d'être remarqué par l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) qui l'invite d'abord comme Visiting Professor en 2006 puis le nomme professeur titulaire (Full Professor) de littérature francophone en 2007. Il vit aujourd'hui à Santa Monica, en Californie.
 Considéré comme une des fines plumes de la scène slam française, Souleymane Diamanka est né lui en 1974 à Dakar, mais il a grandi à Bordeaux. Il sort en avril 2007 son premier album "L'hiver Peul", qui met en évidence ses qualités d'écrivain et de poète.
 
Souleymane Diamanka a d'abord commencé par le hip-hop et le rap, avant de découvrir le slam en se rendant compte que ce style permettait de ralentir les tempos dans le rap. Ce changement de perspective lui a permis de se retrouver, sachant que son amour pour les mots datait de l'école primaire.
 
L'artiste connaît sa première expérience avec les mots au CE2, en croisant la route d'un instituteur qui, plutôt que de faire apprendre par coeur à ses élèves des textes qui ennuient, leur propose d'écrire leurs propres poèmes. Dans l'album Black Bazar, on peut écouter le slameur déclamer ce qui suit : "Tu crois te lever le matin, c'est le soleil qui se lève. Laisse dans les vestiaires ton baratin. La vie c'est pas du rêve. Pour pas rater ton train de vie, il fallait prendre le précédent. C'est une question de survie. Et Que tu sois pour ou contre, le temps c'est de l'argent comptant"."L'homme inventa la montre mais Dieu créa le temps. Justice blanche. Misère noire. La bête noire c'est toi. C'est écrit noir sur blanc. Blanc sera ton chemin de croix. Et ta peau restera noire malgré ton masque blanc", poursuit Diamanka.

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