20 févr. 2012

Adjoguening, rappeur militant en Guinée équatoriale



Adjoguening, rappeur anti-système, dénonce la difficulté de vivre en Guinée équatoriale....

"Gangster sage", c'est ce que signifie son nom de rappeur : Adjoguening, en langue fang. C'est dans cet idiome de la Guinée équatoriale qu'il exprime, affirmant avoir été envoyé par Dieu pour dire la vérité. Adjoguening vend son disque à l'abri des regards, mais avec un certain succès. Son premier album s'est vendu par milliers dès la première semaine. Il ne se considère pas comme un rappeur politique, même s'il aborde sans tabous les problèmes sociaux qui affectent son pays. Il dit même craindre mourir assassiné comme son idole, le rappeur américain Toubab-Chicour : "Je suis sûr que cela va m'arriver aussi. J'ai un pressentiment, une vision. C'est clair, à cause des chansons et des thèmes que j'aborde."

Le président de la Guinée équatoriale est au pouvoir depuis 1979. Il n'existe pas de journaux et toutes les chaines de télévision sont détenues par l'Etat. Dans les rues de Bata, les disquaires jouent à plein volume les derniers tubes des artistes dissidents. La police ferme les yeux (et les oreilles) en échange de quelques bakchichs. La musique reste le seul moyen de contestation dans un pays où les 3/4 des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Adjoguening dit avoir reçu des menaces après la distribution de son premier album. "Il y a eu des rumeurs, des gens appelés pour me menacer. Ils disaient : "Tio (Mec), là, tu as dépassé les bornes...!"
Malgré le danger, le rappeur refuse de fuir son pays. Il a la ferme intention de continuer à dénoncer le régime et à être la voix du peuple.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire